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Wednesday, 17 October 2012

Khalil Gibran

La veille de mon départ au Canada, ma maman m'a cité une phrase de Khalil Gibran, un poète né au Liban à la fin du XIXe siècle. Elle a bien voulu me prêter le livre dont cette phrase est tirée : Le Prophète. Voici la phrase exacte :
« Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même. »
« Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. »

N'étant pas une grande lectrice, j'ai commencé ce livre dans l'avion, et j'ai été surprise par sa simplicité, la beauté et la clarté du style et ses touches de sagesse. Il constitue un recueil de réflexions sur des thèmes traités par un Prophète, ce dernier s'apprêtant à quitter la cité dans laquelle il vit pour retourner dans son île natale. Les villageois le retiennent en lui posant des questions : « […] Nous souhaitons que vous nous parliez et nous donniez de votre vérité ».

Dans le train Montréal-Truro.

Même si je ne suis pas en accord avec la totalité des propos du livre, la lecture du Prophète m'apaise. J'ai décidé de vous en copier un passage qui m'a beaucoup parlé ces derniers temps, quand j'ai été accueillie à Montréal par des personnes inconnues au départ qui sont devenues des ami(e)s. J'avais alors l'impression de recevoir beaucoup et de donner peu.

Voici donc entre autres ce que Khalil Gibran nous dit à propos du don :

«[...] Vous dites souvent : 'Je donnerai, mais seulement à ceux qui le méritent.'
Les arbres de vos vergers ne parlent pas ainsi, ni les troupeaux de vos pâturages.
Ils donnent afin de vivre, car retenir c'est périr.
Sûrement celui qui est digne de recevoir ses jours et ses nuits, est digne de tout recevoir de vous.
Et celui qui a mérité de boire à l'océan de la vie mérite de remplir sa coupe à votre ruisselet.
Et y a-t-il de mérite plus grand que celui qui réside dans le courage et la confiance, oui, dans la charité de recevoir ?
Et qui êtes-vous pour que les hommes se déchirent la poitrine et se dépouillent de leur fierté, de sorte que vous puissiez voir leur dignité mise à nu et leur fierté exposée ?
Voyez d'abord à mériter vous mêmes d'être donneur et instrument du don.
Car en vérité, c'est la vie qui donne à la vie – alors que vous, qui vous imaginez être donneurs, n'êtes en réalité que témoins.

Et vous qui recevez – et vous recevez tous – n'assumez aucune charge de gratitude, de crainte d'imposer un joug à vous mêmes et à celui qui donne.
Élevez-vous plutôt avec celui qui donne, prenant ses dons comme si c'étaient des ailes;
Car être trop soucieux de votre dette, c'est douter de sa générosité qui a la terre magnanime pour mère et Dieu pour père. »

Ça fait du bien de le voir comme ça, non ?

Merci Pap' et Mam' de ne pas être de ces parents possessifs qui étouffent la soif de liberté et de découverte de leurs enfants. Ce post vous est dédié :-)

Parc La Fontaine, Montréal


1 comment:

  1. Très joli post.
    Merci d'avoir partagé cet extrait Camille.

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