Miscellaneous anecdotes outside of the comfort zone -
Currently using my lifetime as a lab to understand and generate sustainable happiness.

Sunday 27 January 2013

3 hitchhikers part #7 et fin. Calgary

Le 4 décembre au matin, on décolle de Regina pour Calgary, notre dernière étape à tous les trois !
Une demi-heure de marche depuis chez Atti jusqu'à l'embranchement sud de l'autoroute.
Une demi-journée à essayer de trouver un bon coin à conducteurs, mais rien, on est définitivement sur le mauvais bord de la ville. Trop à l'intérieur pour avoir assez de chances de trouver des rides, mais l'autoroute est vraiment dangereuse et on va pas risquer notre vie à s'aventurer tout au bord...
Devinez où on se réfugie ...

 
Mariage franco-tasmanien pour tuer le temps au Tim Horton's.
... mais oui !
A notre grand désarroi bien sûr, mais plus particulièrement Amélie qui commence à en avoir marre de ces "*** de capitalistes" qui vendent mokas et autres "french vanilla coffee" ultra-sucrés en promo à 1$... On la comprend. Le fait est qu'à 13h on réalise qu'on se rendra pas à destination le jour même. Petit coup d'oeil sur le site de Greyhound, on se fait déposer à la gare routière avec toutes nos affaires grâce à une amie d'Atti (merci les amis d'amis !)
Et tac, les billets sont pris pour un bus de nuit qui nous déposera à Calgary à 6h du matin. 70$ qui font mal quand on sait qu'on aurait pu trouver un ride gratuit. Mais à la fois, Amélie et moi avons l'échéance du wwoofing et on peut pas se permettre d'essayer de faire du stop un jour de plus. Et ayant quasi rien dépensé pour les transports en 3000km de parcours... ça s'équilibre.

Gare routière de Regina : corvée de surveillance de bagages !


On arrive donc le lendemain à Calgary, la 2e plus grosse ville de l'Alberta, un peu décalqués comme après une nuit de bus. Ewan connaît déjà bien la ville pour avoir travaillé 6 mois dans un café du downtown. C'est donc dans ledit café qu'on se rend pour un petit dej régénérateur à base des meilleurs muffins du monde : noix de pécan/chocolat blanc/canneberges. C'est également dans ledit café que je m'aperçois que ma guitare a littéralement le cou cassé par le voyage (merci Greyhound) et qu'il va falloir trouver quelqu'un qui s'y connait recoller tout ça. Par exemple Don, le beau-père d'Ewan qui habite dans le sud de la ville et qui vient nous chercher en fin de matinée pour passer la journée chez lui. La chance me sourit !

lumière de fin de jour dans la banlieue sud

une partie du garage de Don



Au programme, balade dans le voisinage et session musicale dans son garage aménagé qui respire la beu les seventies à plein nez : instruments innombrables, posters, vinyls... On a même enregistré un morceau avec Amélie :-)
Je repars le soir même à la ferme avec une guitare de remplacement et laisse ma petite Freedom aux mains d'un connaisseur pour la récupérer une semaine plus tard.






C'est là que la fin du chapitre "hitch-hiking trip" se clôt (les chiffres ici), et que commence une nouvelle page du carnet : Tandis qu' Ewan part pour bosser dans une station de ski des rocheuses, un mois de wwoofing nous attend avec Amélie. Dans une toute nouvelle cave à vin de miel à 1h au sud de Calgary.

dernière balade avant de se séparer !

Un bilan ? super positif. Le duo puis le trio a fonctionné et le fait de se serrer les coudes dans le froid nous a bien soudés. Je sais qu'on va re-voyager ensemble.

Plein de kilomètres, de rencontres et la conviction qu'on a reçu beaucoup : de l'aide, matérielle et verbale, des explications, des conseils, des rides, un sandwich, un hébergement... de la part d'inconnus. Et pour la première fois de ma vie, la prise de conscience qu'on peut donner en retour des choses moins concrètes mais visibles et vraiment appréciées : une conversation intéressante, un sourire, un morceau de musique, un plat cuisiné maison...
Pas besoin de se sentir redevable en quoi que ce soit, pas de gêne, juste un peu de culot pour oser et c'est gagnant-gagnant :
J'ai trouvé la manière dont je veux voyager !

Tuesday 15 January 2013

3 hitchhikers part #6. Regina

J'ai assez disserté sur la réputation du Saskatchewan dans l'article précédent.
On se réveille donc au motel de Brandon le 1er décembre au matin sous une fine couche de neige (20cm) et on rejoint l'autoroute pour retenter notre chance vers Regina.
En moins d'une demi-heure d'attente, on trouve un trajet direct.
C'était encore au tour d'Amélie de lever le pouce (des fois cette fille est la motivation incarnée) tandis qu'on glande garde les affaires sur le parking de la station avec Ewan. D'un coup on la voit courir, avec sa pancarte et son backpack, courir le long de l'accotement....  après un énorrrme camion qui freine, freine... On assiste au spectacle 30 secondes. On distingue de loin un pouce levé et de grands signes, on empoigne tout le paquetage et on court vers la cabine du camion où elle nous attend pour monter !
Dans ces moments-là, on est revigorés par sourire indécrochable de quelques minutes :-)


Les truckers ne sont pas autorisés par leurs compagnies à prendre les auto-stoppeurs. Le nôtre est plutôt cool, il en prend souvent. Habitué des routes malgré le verglas, le gabarit de son véhicule et le poids de sa cargaison (3 énormes pipelines d'une dizaine de mètres de long). Dans son camion y'a de la place pour 3 : le siège passager, plus le matelas à l'arrière de la cabine !




Avoir un ride dans un gros camion comme ça, c'était un kif que je voulais m'offrir une fois dans ma vie.
Jammer sur Jimi Hendrix (Little Wing) avec Amélie et nos deux guitares à l'arrière de la cabine, comme des hippies, c'était la cerise sur le gâteau !!





Quand les trois mousquetaires entrent dans un lieu public,
ils l'occupent d'une manière massive :)


On arrive à Regina dans l'aprèm, le camion nous dépose en bordure de ville et c'est un gars chargé de changer les lettres des panneaux  publicitaires de la zone industrielle qui nous conduit en centre-ville, sans même qu'on lui ait demandé. Sympa !
On squattera un café du voisinage avec une indigestion de donuts à la clé (mais siiii, ils sont moins chers par 6...hmpf..), en attendant que notre hôte Atti finisse sa journée de travail pour nous accueillir.




Atti vient nous chercher, c'est une étudiante souriante originaire de Thaïlande. On passera la soirée tranquilles chez elle avec sa coloc Sofia, erythréenne, les 2 filles sont super et accueillantes et intéressantes.





Le lendemain, Atti nous a offert un tour de l'université avant ses cours. Petit dej au starbucks de la fac (ici les facs ont toutes les commodités possibles) : café et grosses barres de céréales chocolatées, apparemment une spécialité du Saskatchewan.





Puis une grande balade dans les rues enneigées et ensoleillées, une séance de luge avec gros bout de carton trouvé devant une maison... du bonheur pur en barre avant de rejoindre le centre-ville pour se réchauffer dans un café.



Retour en enfance !

Cette journée à Regina aura été marquée par le record de température la plus basse de notre hitchhiking trip : -26°c ressentis !

Encore lui !


Et c'est reparti pour Calgary le lendemain. Je trace ma route avec les 2 autres, des fois déçue de pas rester plus au même endroit. Mais c'est une manière de voyager comme une autre, et toujours mieux que de prendre l'avion sans prendre conscience de l'immensité du territoire, de découvrir un mini-échantillon de ses habitants... et passer de magnifiques moments en se laissant bercer par la vie !

Monday 14 January 2013

3 Hitchhikers Part #5. Brandon


Départ le 30 novembre de Winnipeg avec les 2 autres mousquetaires :
Cap sur le Saskatchewan et son chef-lieu, Regina !

Cette province a la réputation d'être plate, déserte et inintéressante.
- Plate, oui. La légende dit même que si on perd son chien au milieu des prairies, on peut le voir au loin pendant 4 jours ! Et n'importe quelle carte peut le confirmer, il n'y a aucun relief pendant des centaines de km.
- Déserte, oui. A part les deux villes principales Regina et Saskatoon et quelques villes le long de la transcanada. Un territoire 1/5e plus grand que la France et seulement 1 million d'habitants !
- Inintéressante... L'avenir nous prouvera que non, mais pas tout de suite. Le fait est qu'on arrivera pas au Saskatchewan en temps voulu mais à Brandon, une ville du Manitoba environ 100km avant la frontière.

Dans la matinée, un charmant petit vieux nous offre un ride en bordure de Winnipeg après qu'on ait pris un bus pour quitter le centre-ville. Chaleureux et très content d'avoir de la compagnie pour son trajet, il nous offre même le sandwich après nous avoir déposé à la station essence !






l'expression du jour !

Et là, la galère commence. Pas "galère" au sens propre, mais le pourquoi du comment on est restés bloqués à Brandon pour la nuit, à la station essence et alentours sans même voir un peu la ville.




Je m'explique.
Déjà il fait froid et il neige, mais le vent reste le pire. On se relaie : un à lever le pouce avec la pancarte, les deux autres attendent à l'abri. Pendant son tour, Amélie fait la connaissance de Laura et John, deux voyageurs de la côte Est. Ils ont une épave voiture, la même destination que nous et sont prêts à partager l'essence. On apprendra par la suite qu'ils ne peuvent pas bouger de la station essence sans les 30-40$ qu'on leur donne pour faire le plein...
On fait confiance, on entasse toutes nos affaires par dessus les leur, on se serre comme des sardines sur la banquette arrière. Au bout de 10 minutes de route, il commence à pleuvoir ou neiger, bref, le pare-brise étant déjà sale et les essuie-glaces pourris assez usés, la visibilité devient inexistante limitée.
Okay. Un dilemme s'impose, les deux commencent à se disputer et on sait plus trop où se mettre car y'a encore 2h de route.
Le conducteur décide de retourner à la station pour acheter du produit lave-glace, sage décision.
Et là, chance de notre vie : l'actionnement dudit produit ne marchera pas et John refuse de prendre la route par de telles intempéries. Ou comment trouver un prétexte bidon pour se dépêtrer d'une situation embarrassante.

On ressort toutes nos affaires et retour à la case départ, à savoir le Tim Horton's de la station service. Avec 40$ de moins, mais safe and warm !
John viendra nous rendre 30$ pour nous dédommager, pas si pire. Surtout qu'on s'est fait offrir 20$ le même jour par un autre illuminé ... avec une Bible of course :)
   C'est là qu'on instaure le common wallet qui nous suivra jusqu'à la fin du roadtrip. Le porte-monnaie commun est constitué de l'argent qu'on nous donne, ça paie nos cafés et notre bouffe à tous les 3.

J'en étais donc à notre retour au Tim Horton's. Il fait nuit, on sait qu'on peut pas aller plus loin ce jour et on décide donc de camper dans un coin pour la nuit (les joies des chaînes 24h, on se dit qu'on peut bien rester si on leur achète un café à 1$ par heure de squat), ce qui peut constituer une expérience amusante, avant de rejoindre Regina le lendemain.
C'était sans compter le fait qu'on commence un jeu de cartes en français, qui attirera l'attention de Jules le caminoneur québécois, fort sympathique, qu'on l'invitera à jouer avec nous, et qu'il repassera nous proposer de partager sa chambre de motel pas loin de la station.
Ca paraît glauque hein ?
Sérieusement, on y a bien réfléchi. On l'aurait pas fait si j'avais été seule avec Amélie. Mais Ewan est avec nous, on a des lits séparés, la chambre est grande et ça garantit une nuit de sommeil.
Pas si glauque que ça :-)
Avec l'aller-retour à 5min en camion (un gros truck américain, trop classos), une nuit dans une authentique chambre de motel plain-pied avec TV et un petit dej gratos le lendemain. Le tout payé par la compagnie de Jules.

Inutile de dire qu'on avait le moral haut le lendemain !


Dans la chambre du motel. Au dîner : pain, purée d'amandes et miel.
Bon, nutritif, facile à transporter et conserver. What else ? :)

Sunday 13 January 2013

2*(french girls+backpacks+guitars) Part #4. Winnipeg

Le 28-11, on décolle donc de Kenora (Ontario) pour Winnipeg (Manitoba). Notre hôte Gail nous dépose à un embranchement d'autoroute.
Température extérieure ressentie : -18°c ? Oui, un truc comme ça.
Mais apparemment le sourire y est !

regardez-moi ces airs naïfs !

C'était bien sûr sans compter sur la bienveillance de la police de l'Ontario.
30 minutes plus tard, tout en essayant de se persuader qu'on est au milieu de nulle part bien situées pour catcher un ride, une voiture s'arrête. Un policier en sort. Même si le stop est légal dans la province, il se demande simplement ce qu'on fait ici par de telles températures.
On passe donc pour des tarées. Il prend nos numéro d'ID/passeport et nous propose de patienter dans sa voiture pendant qu'il fait un rapport par téléphone au commissarit du coin. Au cas où on disparaît. Logique.
Ca n'a pas affecté notre moral plus que ça. Au contraire, je crois que a nous a surexcitées.
Pendant la longue conversation téléphonique, on a attendu quichées derrière les barreaux vitrés de la banquette arrière déjà pleine d'affaires; et on a pris des photos comme on a pu, discrètement, pour immortaliser l'instant.
Je vous en mets une pour le fun :


Au bout d'une dizaine de minutes, le gentil policier de l'Ontario nous apprend qu'il va nous déposer à la frontière du Manitoba, la province suivante sur notre route, soit 40minutes plus loin. (Je suppute que c'est pour se décharger de toute responsabilité...)

Se faire offrir un ride par un policier c'est la la classe internationale, sérieux ?

Il nous a donc choisi un chouette coin au bord de l'autoroute avec commissariat chauffé à 500m.
Et même donné sa carte en sortant. Pour l'appeler au cas où on a un problème. Papa poule...

5 minutes plus tard, on était prises pour Winnipeg par China, mère de famille venue chercher son mari à l'aéroport après un déplacement.
2 heures de routes, un paysage qui commence à être blanc et plat... c'est le début des prairies !

Arrivée 2h plus tard donc à Winnipeg, chef lieu du Manitoba. On squattera un Tim Hortons avant d'avoir des nouvelles de notre couch, Allan.

cold Winnipeg !
Un personnage bien connu des 2-6ans tient son nom à cause de cette ville.
Cherchez d'abord... et vérifiez ici.

Allan est un mec relativement calme mais qui aime bien sortir et accueille beaucoup de couchsurfers (une centaine à ce jour). Notre court séjour à Winnipeg m'a donné un bon aperçu de l'activité hivernale favorite de ses habitants : se retrouver au pub et boire. Y'a pas grand chose à faire de plus quand on y reste quelques jours. On a quand même vu un peu la ville, vu la fac, testé un café, un resto viet,... et évidemment, culture locale oblige, plein de pubs.

'Peg by night

Le dernier soir on a fait un potluck* couplé d'un jam chez Allan, quelques couchsurfers sont venus et c'était bien sympa. Assis par terre avec les guitares :-)

Évènement marquant de ces quelques jours : la rencontre avec Ewan, un couchsurfer hébergé chez Allan en même temps qu'Amélie et moi. Ewan a 20 ans et vient d'Australie. Il backpacke à travers le Canada et les USA depuis la fin du lycée, et compte comme nous se rendre à Calgary, la grosse ville près de notre future ferme, mais lui pour bosser dans une station de ski le reste de l'hiver.

Et comme qui dirait, the more the merrier, on décide de continuer la route tous les 3 !
Alors ouais, faire du stop à 3 en plein hiver est un peu audacieux. Mais on a du temps et le trio fonctionne très bien.

Donc objectif Calgary, et prochine étape : Regina, chef lieu du Saskatchewan !

Départ de Winnipeg pour Regina !

*Potluck : n.m : Type de soirée assez populaire au Canada où chaque invité amène de la bouffe que l'on partage en toute convivialité. Potluck vient de Potlatch, une tradition festive amérindienne.

Wednesday 9 January 2013

2*(french girls+backpacks+guitars) Part #3. Kenora

Premier départ en stop sous la neige le 26 novembre pour Kenora, petite ville à environ 500km à l'ouest de Thunder Bay.

Warrior n°1



On marche jusqu'à une station service près de l'autoroute. Un gars propose de nous déposer à un meilleur embranchement, on accepte. Et ce fut l'échec de la matinée, à attendre environ 45 minutes au bord d'un carrefour dans le froid, et à tenter de lever le pouce tout en évitant qu'il se congèle instantanément (j'exagère à peine:-).


Warrior n°2








Retour à la station service, 20min à pied avec tout le barda. On n'aura jamais autant apprécié le café à 1$ du Tim Horton. Cette chaîne de café cheap super-répandue au Canada constitue pour nous un parfait refuge : endroit chaud, places assises, boissons et nourriture pas chères, toilettes, wifi. possibilité de squatter plusieurs heures.

Que demander de plus ? Rien évidemment, mais on acceptera ébahies le billet de 10$ qu'un homme de la table voisine -genre businessman très bien habillé- nous offre, content de voir des jeunes voyager, je suppose.
Quand on pose son backpack dans un endroit public, y'a une sorte d'alchimie qui opère. Le backpack attire sympathie, curiosité, il inspire. L'avenir ne cessera de nous le reconfirmer ! 

Après cette demi-journée assez intense, on se raccroche à notre 2e alternative : un covoiturage de CSers qui se rendent chez la même hôte que nous à Kenora ! La magie du couchsurfing....

Quelques heures plus tard donc, François le québécois et sa covoitureuse Sophie la vendéenne viennent nous chercher en pick-up. Et c'est parti pour 6-7h de trajet à disserter tous les 4 sur les différentes entre français québécois et le français de France, un sujet qu'on aborde fréquemment avec les gens qui nous rencontrent. Le tout en écoutant les Cowboys Fringants, quichées sur la banquette arrière, ou plutôt, des mini-sièges dépliés pour l'occasion. Y'a peu d'espace, mais ça tombe bien, il fait super froid :-)

La nuit est tombée depuis longtemps quand on arrive chez Gail, C'est une quarantenaire qui nous accueille à bras ouverts. On passe la soirée sur les canapés à discuter de l'Histoire de la région, qu'elle connait très bien.

brossage de dents à l'unisson

François et Sophie sont partis tôt de Kenora le lendemain car ils ont avaient un bout de route jusqu'à leur destination, Edmonton. On a préféré rester un nuit de plus avec Amélie pour découvrir un peu ce que Gail pouvait nous apprendre sur le coin. Je n'ai pas été déçue ! On a passé une super matinée relax à la maison, puis elle nous a emmenées dans un super musée en ville +  un grand tour en voiture dans une réserve voisine.

Kenora donne sur le Lake of the woods, qui compte plus de 14,500 îles. On peut circuler dessus en voiture l'hiver !



J'entends par réserve une aire géographique occupée par des natives. On peut penser à des tipis, des feux de camps et des chasses aux bisons, mais aujourd'hui c'est plutôt des maisons modestes, quelques infrastructures et des pick ups. Avec pas mal de problèmes sociaux à la clé.


Notre campement chez Gail. Atelier raccommodage pour Amélie !

rencontre insolite dans le voisinnage

Le soir venu, j'ai profité de la cuisine pour tester une des recettes que j'ai accumulées depuis mon arrivée. En l'occurence du pain multigrain, recette de la ferme du mois dernier. Une tuerie !
Soirée à la maison, jam avec Amélie. C'est vraiment cool d'avoir une compagne de route musicienne...

Le lendemain on quitte l'Ontario pour le Manitoba avec un couch prévu à Winnipeg / ville également surnomée "Winterpeg", ça veut tout dire... Car plus on s'enfonce dans le continent, plus le mercure s'enfonce au fond du thermomètre... Mais on y croit !





Tuesday 8 January 2013

2*(french girls+backpacks+guitars) Part #2. Thunder Bay

on reprend le 22 novembre !
Après les quelques jours ressourçants chez nos parents adoptifs de Sault Ste Marie, j'ai repris la route avec Amélie, toujours en Ontario du nord, pour un petit bout de Transcanada longeant les Grands Lacs. Direction Thunder Bay, à 700km. Et c'était pas mal :




Vue du Lac Supérieur depuis l'autoroute. Cette photo à contre-jour n'a absolument rien d'esthétique, juste pour vous montrer que le lac est huuuge (c'est le plus grand au monde) !


On a d'abord été prises à la sortie de Sault Ste Marie par Marc, un célibataire d'une 40aine d'années nostalgique de sa jeunesse. Sa coupe & moustache de "118-218" évoquait la chose à merveille, et la VRAIE queue de renard qui pendouillait à son rétroviseur ainsi que les compils de pop non-stop étaient d'un kistch mémorable.
Il nous a conduites jusqu'à Nipigon, soit aux 3/4 de notre trajet. Ca tombe bien, on commençait à ne plus avoir de tympans et à devoir se relayer pour le siège passager, supplice musical oblige.
On échoue donc à une station service, 17h, le jour tombe vite.
On s'est ensuite faites ramasser très rapidement par 2 gars qui bossaient sur un chantier pas loin, retournant sur Thunder Bay après leur journée de travail. Cosimo l'Italien et Rene le Salvadorien nous ont parlé de leurs pays respectifs, non sans une pointe de nostalgie (mais moins douloureuse pour les oreilles que celle de Marc !)...

N'ayant toujours pas de réponse de notre potentielles couchsurfeuses pour le soir, on s'est faites déposer en centre ville devant un centre pour sans-abris !
L'expérience a été intéressante. On a attendu dans le hall avec toutes nos affaires pour demander s'ils avaient le wifi ou un endroit pour checker nos messages. Amélie était plutôt sûre d'elle, ayant déjà dormi dans un refuge à Ottawa. Mais j'avais quand même une pointe d'appréhension : les voyageurs ont-ils autant de légitimité que les sans-abris/junkies/prostituées/etc. pour fréquenter l'endroit ?

J'ai compris plus tard que oui. On a été accueillies par Roy, le directeur, qui nous a proposé de déposer nos backpacks dans son bureau, laissé l'ordi et fait un tour du centre. C'était vraiment intéressant. Non seulement on a pu  trouver 2 réponses de canapés positives pour le soir même, mais on a été invitées à prendre le dîner avec tout le monde dans la cantine avant que notre Couchsurfeuse vienne nous chercher. C'était quelque peu gênant de manger à côté de ces gens à l'existence bien différente de la nôtre, mais ça pousse à réfléchir et ça fait des souvenirs. Notamment une discussion à table, à écouter un native (=amérindien) parler de sa culture en désuétude, très enthousiaste de nous trouver ici.
Roy nous a expliquées que dans son centre, on ne mettra jamais qqun dehors pour la nuit. Si ils manquent de lits dans les dortoirs, ils installent de matelas. Si ils manquent de matelas, ils contacteront une association qui paiera l'hôtel. Ils accueillent tous types de personnes, dont une grande part de natives, et aussi quelques voyageurs. Mais chaque personne ayant un crédit de 90 nuits par an, il faut qu'elle les utilise correctement.
Il y a toujours des sandwiches et des vêtements d'hiver en libre service.
J'ose pas trop comparer avec le système français....

Sarah notre hôte est venue nous chercher en voiture au centre. Elle fait des études pour devenir prof et est actuellement en stage dans un lycée spécifique pour les jeunes natives. On a été d'office recrutées pour la suivre le lendemain et intervenir dans son cours de tourisme ! 10 minutes pour parler du couchsurfing et du wwoofing comme 2 façon alternatives de voyager. Le regard de certains élèves s'est illuminé face à notre petit powerpoint. Super expérience !
On est restées 4 ou 5 jours à Thunder Bay à se balader, sortir le soir, faire de l'escalade au club de la fac, acheter des affaires d'hiver, se reposer et à préparer la suite du voyage depuis mon ordi... Avec désormais un point de chute dans les Rocheuses, à savoir wwoofing dans une "honey winery" pour tout le mois de décembre !

On a aussi fait la connaissance de notre première neige de l'année, en masse, un matin au réveil !

devant la maison

promenade dans le quartier

Entre chien et loup...
Next step, Kenora, au bout de l'Ontario. Ça promet d'être frisquet.

Sunday 6 January 2013

2 french girls / 2 backpacks / 2 guitars . Part #1 ! Ottawa et le Lac Huron



Ok. Après une hibernation temporaire et vous ayant promis le détail de mes aventures en stop, je commencerai par le commencement.

        Le lundi 19 novembre, j'ai quitté Montréal pour Ottawa en covoiturage.
Adieu le Québec, bonjour l'Ouest et ses provinces anglophones. Objectif : traverser le Canada en stop, en faisant une grosse escale au niveau des Montagnes Rocheuses, un peu avant de rejoindre Vancouver et la côte pacifique pour l'hiver !

A Ottawa j'ai rencontré -ou plutôt retrouvé- Amélie, qui a répondu à ma petite recherche de "compagnons d'auto-stop" sur Couchsurfing 3 semaines plus tôt.
Plusieurs coïncidences ont fait qu'on a eu un très bon feeling par les quelques mails et skypes de préparation du trip : Elle est française, a 18 ans, le bac en poche, une guitare comme moi et elle diffuse son enthousiasme partout où elle passe. On est tombées dans les bras l'une de de l'autre comme des vieilles connaissances, au milieu de notre barda qui bloquait toute la circulation du café dans lequel on s'était données rendez-vous. Ça commençait bien ... Et ça a continué !
On a passé notre dernière nuit avant le top-départ chez Brock, un ami du parrain d'Amélie, dans la banlieue d'Ottawa. Brock est un vieux routard sage qui nous a merveilleusement bien préparées à lever le pouce. Soirée au resto, préparation des pancartes, planification de l'itinéraire, adresses de ses connaissances sur notre chemin, à contacter au cas où, et petite séance de méditation :-)


Le lendemain, départ très tôt, vers 5h. Solide petit dej, car on sait exactement vers quelle heure on mangera après. Brock nous dépose à une entrée d'autoroute stratégique. Première étape : Sudbury  !




Au bout de 30 minutes, enthousiastes et gelées, on fait la connaissance de notre premier ride ! Le trentenaire en question, sculpteur sur bois, nous conduira à un endroit plus facile sur l'autoroute, 10min plus loin. On se rend compte qu'on est chargées et que toutes nos affaires, backpacks et guitares, prennent environ 2 places supplémentaires. Ça limite nos chances mais on ne désespère pas !

le spot en question
On n'aura pas attendu longtemps avant d'avoir notre second et dernier ride de la journée, de 9h de route cette fois-ci ! Un charmant couple de cinquantenaires nous prend dans son monospace. Ils retournent chez eux à Sault Ste Marie après un WE à Ottawa. SSM étant notre 2e étape, on accepte avec joie après avoir annulé notre canapé de Sudbury pour le soir même. La route est longue mais l'ambiance est sympa. Surtout quand, faute d'hébergement prévu, Grace & Gilbert nous proposent de passer la nuit dans leur cottage, au sur une île au bord du lac Huron. Yes !
Notre confiance a payé.

 Vue du salon : Lac Huron se confondant avec le ciel

On y est finalement restées deux nuits au grand plaisir de nos hôtes d'avoir de la compagnie. Avec une journée de promenade, glandouille, cuisine, guitare, aux petits soins.

Le cottage de G&G !

La veille de notre départ, on a dû vider les placards de leur cuisine en vue de leur déménagement à Ottawa. Ça veut dire un atelier pâtisserie à volonté et plein de bonnes choses de ce genre à emporter pour la route !

Prochain arrêt : Thunder Bay, au bord du Lac Supérieur.