Vancouver → Jaffray en âssant par Nelson : 934 km.
Deux belles journées agréables qui
m'ont remise sur pied et permis de voir un peu le sud de la BC.
Départ le 13 mai tôt le matin. Je ne
suis jamais sortie d'une ville aussi grande que Vancouver en
utilisant le stop. Premièrement, si on veut un minimum de chance, il
faut d'éloigner du centre pour se rapprocher de l'autoroute
(j'ai dû prendre 1 skytrain et trois bus). L'étape suivante, c'est de
se souvenir que certaines zones au Canada interdisent le stop, et
donc éviter de lever le pouce à 20m d'un panneau bien sympathique
fait par de gens dans des bureaux qui vouent une haine aux hippies
comme moi.
Échec cuisant. Résultat, 2h d'errance dans une zone commerciale/industrielle à encaisser des réponses négatives (je gagne une orange dans l'affaire, c'est toujours ça :). Avec l'impression que dans les grandes villes et autour, les gens se méfient généralement plus et sont moins curieux qu'ailleurs. Au final je rencontre et sympathise avec plusieurs auto-stoppeurs échoués au Tim Hortons (refuge officiel des voyageurs en dèche, ne l'oublions pas). Parmi eux, Shayden, le jeune backpackper de Winnipeg, joueur de mandoline. Allant tous deux vers l'Est on décide d'expérimenter le pouce à deux, ce qui n'est pas une si mauvaise stratégie. Une demi-heure et quelques gouttes de pluie plus tard on est prises par deux gentilles dames, la quarantaine, elles aussi blasées par les lois anti-stop.
Je me fais dropper au milieu de nulle part et des sapins, seule, sous la pluie, mais sur la bonne route. J'aime ces moments. L'État de grâce, comme l'autre dirait. Rien à perdre, que de l'espoir, l'attente de ce que la vie va te réserver :-)
Quelques voitures passent, dont une
surchargée. Un mec en déménagement me
prend, on accroche mon backpack au milieu des objets ficelés sur le toit. Lui aussi fuit la
grande ville et retourne dans la campagne. On s'entend bien.
C'est ensuite au tour d'une grande
première sur tous mes rides en stop : la leçon de conduite avec 2
vrais hippies ! L'élève en question doit avoir 25 ans, il est
coaché par sa voisine de 40 ans, ça donne une ambiance marrante.
Heureusement pour nous il conduit bien et regarde la route presque
tout le temps entre les « oh un oiseau ! » ou les « cette
falaise a l'air top pour l'escalade ! »
On me dépose à Osoyoos, Soleil de fin
de jour en bonus. Avant-dernier ride avec Jeff, le
philosophe/artiste/écrivain idéaliste d'Haïda Gwaï avec qui on a
refait le monde 3h d'affilée. J'aime ce genre de rides.
Même si la nuit est tombée depuis
longtemps, ça fait plaisir d'atterrir la dans Nelson, car je connaît
déjà un peu l'endroit. « déposez moi au coin
Baker/Stanley, je me débrouillerai »,
petit soupir de fierté....(dédicace à qui se
reconnaîtra)
Je suis accueillie à bras ouverts et
hébergée par Adrien, l'étudiant en médecine chinoise d'IDEAL
Society, mieux connu sous le nom de «Chinois » alors qu'il
vient d'Aix en Provence, no mais allô quoi. (dédicace à toute la gang au passage).
Whatever. La fatigue se fait ressentir et je tarde pas à crasher sur
un tapis de sol de la cabane au fond du jardin. Demain rebelotte !
Le trajet du lendemain est plus relax,
et je connais déjà une partie de la route. D'autant que ledit
Chinois m'offre le ride jusqu'à mi-chemin ! Ça a été l'occasion de
prendre une autre route que celle que je connaissais, et le ferry sur le lac Kootenay. La traversée
vaut la peine.
Puis 3 autres rides. Arrivée complètement crevée à Jaffray dans l'après-midi.
Et c'est reparti pour 3 petites semaines à IDEAL Society, place que j'aime décidément bien.
Une fois de plus je remercierai jamais
assez les gens croisés tout au long de mon voyage qui me rendent service si généreusement à base de trajets, conseils, nourriture, vodka (oui on l'a fait), hébergements, etc ! Merci aussi à ma vie d'être aussi cool.
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