Miscellaneous anecdotes outside of the comfort zone -
Currently using my lifetime as a lab to understand and generate sustainable happiness.

Tuesday, 26 July 2016

Le réveil, 2 ans après

C'est l'heure du dépoussiérage !
Comment ré-entamer un blog de voyage après 2 ans de pause subite? Bonne question. Je vais faire au mieux, en essayant de faire le moins de tartines possibles sur ma vie... Ça s'annonce laborieux :)
Ce qui réveille ce blog, c'est la nécessité de reprendre la plume à l'aube d'un nouveau long voyage. Petit topo sur mon parcours depuis mars 2014 - dans un vol entre la France et L'Indonésie, sans billet retour pour le moment.

Après mon retour de stage recherche à Java en août 2014 et la validation de mon M1, je suis principalement restée en France. Moins de désir ardent de partir, des occasions professionnelles et personnelles à saisir, je me suis petit à petit laissée convaincre qu'à long terme, ma place serait d'abord dans le pays d'où je suis issue - et où mine de rien il se passe des choses intéressantes et pertinentes.

Diplômée depuis septembre 2015 (gros soulagement), en transition depuis janvier 2016 - traduisez ça par "volontairement sans activité fixe à plein temps mais quand même avec un agenda chargé de choses qui me plaisent".


... Comme par exemple crapahuter quelques jours en Corse. 



Du fait de mes études en développement durable, j'ai désormais une vision du monde différente et plus systémique, matérialisée par une envie de décortiquer tout phénomène qui m'entoure: origine, impact... Sur la société et l'environnement mais aussi l'humain en lui-même et la manière qu'il a de ressentir, de réfléchir, de comprendre et d'agir. Depuis 2014 en parallèle des études il y a eu ces projets, salariés et bénévoles, venus de toutes parts qui m'ont fait fourmiller les neurones. Ces activités qui m'ont aidée à dégager des thématiques, des centres d'intérêt actuels qui dessineront mon parcours futur. leur dénominateur commun ? Inspirer puis agir pour une société plus durable.
 Ces axes m'aident et ne signifient en aucun cas que je détiens un savoir quelconque. Juste des idées en vrac.


- Comment adapter nos modes de vie / notre rôle en tant que citoyens face aux enjeux climatiques et aux inégalités -
Ou l'art de se mettre en réseau et d'organiser des événements au service d'alternatives positives.
WARN! et WeWarn - La Maison Bleue - Génération Cobayes - Alternatiba - COY11 - etc etc.


- Comment amorcer le changement de l'intérieur -
Mesurer, analyser les blocages & leviers de la transition écologique et énergétiques. J'ai eu la chance de bosser 9 mois en tant que chargée de projet COP21 et assistante RSE dans une entreprise business. Car c'est important de savoir être un caméléon.  


 - Comment responsabiliser et inspirer les jeunes -
Depuis 2 ans j'accompagne le Projet Harimaos : Dans le cadre de Eclaireurs Unionistes de France, élaboration d'un projet solidaire avec une équipe de 4 lycéens. Ça m'avait bien plu et bien formée à leur âge et j'espère pouvoir leur transmettre un max ! Ça tombe bien, le projet touche à sa concrétisation, nous atterrissont d'ici 3h en Indonésie pour 3 semaines de découverte et de travail en école pour handicapés.
Parce que j'ai la conviction qu'il faut s'y prendre avant l'âge adulte pour créer des êtres humains ouverts et bienveillants et que l'éduc' pop à un rôle à jouer. Parce qu'on n'a jamais terminé d'apprendre, j'ai commencé une formation Bafd pour être directrice de séjours.


- Comment voyager de la manière la plus responsable et éthique posible -
 Parce que je raffole toujours de rencontres humaines. Elles sont mon inspiration, le carburant principal de mes projets. Car j'ai la chance de maîtriser certains outils (les langues, la musique etc) qui ne prennent aucune place dans un sac et peuvent créer du lien fort. Les histoires de vie s'empilent dans ma mémoire au rythme des pages de vie, des verres en terrasse et des km en stop.
Parce que voyager est un vecteur de changement, d'épanouissement et d'introspection facile à déployer dans ma période de vie actuelle. Et que je souhaite désormais réduire mon impact en voyage. Pas seulement travailler sur mon empreinte carbone mais aussi sur la représentation que l'autre a de moi, et quelle image je répercute sur sa société. Mieux comprendre pour mieux cohabiter mène à des questionnements interculturels à différentes échelles, même en France.

 En 2 ans avec comme pied-à-terre Bordeaux puis la région parisienne, j'ai vadrouillé plusieurs fois en France et autour (Sud-Ouest et Sud-Est, Espagne, Bretagne, Pays de Galles, Irlande). Toujours fidèle à mes petites méthodes de voyages perso élaborées au fur et mesure d'expériences : peu peu de moyens pour privilégier le contact humain quitte à partir seule -mais ne se sentir seule que très rarement (j'ai même animé un atelier sur les voyages solos). Un projet de tour de France prévu au printemps 2016 n'a finalement pas vu le jour, du fait du trop-plein d'activités qui me retenaient à Paris. Peut être pour une autre fois.

Enfin, ma boussole de vie est désormais calée sur un gros voyage en perspective - une fois le projet Harimaos terminé à la mi-aout. Profiter d'être de nouveau catapultée en avion (moyen de transport que j'évite désormais) dans un pays auquel je suis déjà attachée, pour réaliser quelque chose d'ambitieux. Avoir refusé d'autres engagements et projets dans ma zone de confort pour réussir à dégager un agenda vierge à l'horizon, pour m'ouvrir tous les possibles et challenger mon rapport au temps car je pars pour une durée indéterminée.
Concrètement, probablement plusieurs mois de voyage sac à dos, avec l'idée de renter en France (c'est l'objectif) en prenant mon temps et sans utiliser l'avion. Mis à part quelques affaires laissées chez mes parents, tout tient dans un sac, jusqu'à je ne sais quand. 




  La bête en question à la veille du départ


C'est donc un nouvelle catégorie du blog nommée 'on the road 2016' qui s'ouvre et j'ai hâte de la remplir, essayant de ne pas me cantonner au français cette fois! Tout en gardant le côté narratif que le blog a depuis sa création, une partie de ce chapitre adoptera des réflexions sur les thématiques identifiées ci-dessus. Sans oublier des anecdotes coolos et dépaysantes histoire de sortir du trip autobiographique. Promis!
Bonne lecture!

 Ps: vos commentaires sont précieux, n'hésitez surtout pas à m'en envoyer !


Sunday, 6 April 2014

les 15 premiers jours de stage


Le siège depuis la rue
  Voilà un peu plus de 2 semaines que je suis arrivée à Jakarta. 2 semaines très positives !
Le siège de l'asso se situe dans un quartier au sud de la monstrueuse métropole (RIP mes poumons), et l'annexe où je loge avec d'autres collègues est à quelques ruelles verdoyantes de mon lieu de travail. L'ambiance bon enfant et archi-détendue ne nuit pas à productivité de l'asso, très sérieuse et compétente selon moi.



Faute de préparation préalable pour une meilleure connaissance du KPA avant mon arrivée, j'engrange chaque jour une quantité d'infos assez impressionnante sur l'historique, les projets en cours, les secteurs et zones d'intervention, le système d'acteurs interne et externe (huhu dédicace GTDD). La plupart du temps en indonésien et un peu en anglais, ce qui rend la chose un peu déroutante mais à la fois très enrichissante.

Le maître mot depuis mon arrivée, c'est "Santai" (prononcer san'taï). Ça veut dire "à l'aise". En d'autres mots, je dois faire des efforts pour m'adapter à la mentalité, à l'attitude, la notion du temps et au rythme de travail nouveaux. Les proverbes "chaque chose en son temps", "à chaque jour suffit sa peine", etc. sont à prendre au mot.
En pratique, celà implique que si on prolonge la pause café de 45min pour parler déforestation, c'est pas du temps gâché. Et ça donne au quotidien une autre saveur, loin de notre intensivité occidentale.

la pause en question

Le secrétariat national est composé d'une petite quinzaine de personnes : Iwan et Dewi, respectivement secrétaire général et vice secrétaire, 3 chouettes filles pour l'administration/compta, et une poignée de gais lurons idéalistes fraichement sortis ou encore en facs de droit/socio/anthropo/relations inter; répartis en 4 départements : "recherche et campagnes", "renforcement des organisations paysannes", "plaidoyer", "réseau".
Plus 11 responsables régionaux qui représentent les 193 syndicats paysans/associations de pêcheurs/d'indigènes/ONGs locales. Un beau cocktail.



L'open-space du premier étage avec mon bureau
se gauche à droite : Galih, Adi, Andri

Ken et Barbie Acik :)


A celà s'ajoute le fait que cette année, le KPA est l'hôte officiel de la branche Asie de l'ILC, (International Land Coalition), ce qui veut dire que le facilitateur régional occupe un bureau à côté du mien et que j'apprends moult choses sur cette grosse organisation.
Depuis mon arrivée, j'ai eu le temps d'assister à plein d'évènements : réunions, conférence de presse, débriefings de projets. Et de renouveler ma garde robe car mes fringues de hippie ne se confondent pas trop au décor du siège national.


Quelques projets du KPA :
Débriefing d'un atelier
- Le but ultime, c'est de faire appliquer la loi UUPA n°5 1960, relative au maintien de l'agriculture locale et extensive. La loi a été écrite mais jamais promulguée (je sais pas si c'est le mot adéquat). Au bénéfice des compagnies étrangères venues investir l'archipel en masse, enrichissant le gouvernent et l'import/export; entrainant la perte des droits fondamentaux et la précarité des travailleurs du secteur primaire. Les élites politiques, souvent corrompues par l'appat du gain, ne sont pas vraiment soucieuses du bas de l'échelle...
- Protéger les victimes de conflits agraires, souvent des dirigeants des affiliations locales, avec un support juridique adapté et des visites régulières sur le terrain. Former et sensibiliser les futurs juristes à la question agraire au travers de séminaires.
- Diffuser l'information, que ce soit au niveau national ou international : répertorier les conflits, produire des rapports, utiliser et enrichir le réseau d'organisations similaires relatives aux Droits de l'Homme, à la prévention de la corruption (Kontras), à la protection de l'environnement (WALHI : les Amis de la Terre en Indonésie), etc.
- Intégrer la question du genre dans la problématique agraire au travers de formations au siège tous frais payés, destinées aux femmes d'agriculteurs, indigènes, étudiantes (nouveau but depuis 2013).

Toutes les réunions officielles, souvent longues,
sont accompagnées de snacks locaux ;)


Pendant mon temps libre ?
Je termine mes travaux de master à rendre (procrastination quand tu nous tiens), je papote et me promène avec les collègues qui sont un peu aussi mes colocs/frères et soeurs, toujours aux petits soins pour moi :-)
Le tout sur un fond de discussions philosophico-polito-sociologico-militantes.
Hidup petani !

Conférence de presse tenue par plusieurs ONG de Jakarta. Tout à droite, Dewi.
thème : la prévention de la corruption en vue des prochaines législatives, le 19 avril.

Tuesday, 18 March 2014

-La petite mise à jour de 6 mois-


Hola !
Me voilà en direct d'Abu Dhabi avec 2h à ne pas pouvoir dormir même si je suis crevée tuer, en transit entre Paris et Kuala Lumpur.
Reprenons les choses synthétiquement depuis le dernier article (j'en avais promis d'autres pour clore la fin du trip indonésien, shame on me !)...

Depuis mon arrivée à Siantar en août dernier, j'ai donc entre autres:

Plantation de palmiers à huile près de Siantar,
Sumatra Nord. aug '13
- Terminé mon crapahutage d'1 mois. Ceci incluant trek dans la jungle, orangs-outans, gibbons, éléphants, visite d'une plantation de palmiers à huile, semaine à Banda Aceh, et plein de chouettes trucs qui donnent de quoi rêver en cours pendant un semestre entre 2 bouffées de Sempoerna crépitantes.





Sare, Aceh - aug '13


- Déménagé et vécu 6 mois à Bordeaux dans une maison avec 5 merveilleux colocs, qui ont été cools face au défilé massif de couchsurfers par ma faute.
- Terminé mon premier semestre d'un master en développement durable. Je pense même l'avoir validé. Programme pas folichon pour moi, mais après ça ne fait jamais de mal d'engranger un peu de connaissances. Bien entourée de l'esprit studieux et jovial de 15 fabuleux petits camarades de classe (dédicace si vous passez par là :)

Bordeaux - nov '13
Le 2e semestre de cette année (mars-août) étant consacré à un stage obligatoire de 3 mois min, c'était une bonne occasion de repartir out of the comfort zone et de pouvoir à nouveau se baffrer de nasi goreng à main nue (la droite seulement héhé).
Donc à peine 6 mois après, c'est rereparti pour l'Indonésie !
En stage cette fois donc. J'ai hâte de voir la différence entre visiter un pays et y résider, y travailler, même pour 4 mois seulement. La structure qui m'accueille s'appelle KPA, un Consortium pour la Réforme Agraire. Elle a un gros siège à Jakarta et plus de cent antennes locales partout en Indonésie.
Ma mission ? je la saurai dans quelques jours. A priori, un mix entre analyse/rapport des actions sur le siège et sur le terrain (1 endroit à choisir).

Dans la hâte de vous faire partager un nouveau petit morceau de vie dépaysant, je vous envoie un coucher de soleil Guadeloupéen pris le mois dernier. A très vite !

Les Saintes - feb '14
c.

Sunday, 13 October 2013

Indo 4e semaine (1/2). Arrivée à Siantar, Sumatra Nord.


Et me voilà à Sumatra pour la fin de mon séjour, jusqu'au 2 septembre. J'arrive le 19 août au soir à Medan par la voie des airs.
Note préalable : à l'heure où je vous écrit, je suis à Bordeaux et dans un amphi, et ça fait plus d'un mois que je suis rentrée.
+ j'ai voulu m'essayer à un style un peu plus littéraire et détaillé pour raconter de manière plus pittoresque un petit épisode banal parmi tant d'autres oubliés de mon voyage.

photo : pematang-siantaronline.blogspot.com

       Après m'être assoupie malgré le bruit, j'ouvre un oeil, me redresse et scrute le paysage qui défile par la fenêtre du bus, un vieux bus économique au confort très basique. Je préfère presque ces sièges en bois recouverts de tissu troué, mes voisins fumeurs et les fenêtres ouvertes à ces bus sur-climatisés aux gros fauteuils mous prêts à te filer la crève en quelques heures. En tout cas pour trois heures de trajet. Medan-Siantar...
Le nom des échoppes qui jalonnent la route m'indique leur adresse et donc la ville, donc à peu près où le bus se trouve par rapport à ma destination. D'après mes calculs et selon les dires de Mita mon hôte, je devrais arriver à Siantar d'ici 10 minutes. Pourtant le nom figure déjà partout. Brève interrogation à mon voisin de devant.
-"Siantar ya ?
- Ya."
Ok. Je ne sais pas où, combien de temps ni de fois le bus s'arrête dans cette ville du pays Batak, ni où on vient me chercher. Il est donc l'heure de ranger le pull et les 2-3 affaires roulées en boule en guise d'oreiller dans le petit backpack Quechua de 50L.

Toujours éviter d'éparpiller les affaires quand on change de lieu. Portable et porte-monnaie à portée de main. J'ai grave envie de faire pipi.
Avant de bouger, j'appelle Mita comme convenu pour savoir où m'arrêter. Ah... apparemment fallait descendre à Pasar Burung, un marché que j'ai vaguement vu défiler par la fenêtre, 15 minutes avant. Je fais donc signe au chauffeur de s'arrêter et saute du bus (sans porte) sac au dos, au bord d'une petite intersection bondée où défilent piétons, minibus, scooters et marchants ambulants et bordée par des étals, cafés et commerces. Téléphone toujours à la main, je cherche à savoir comment le lieu s'appelle pour informer Mita.
-"Je suis à....
-"France Bakery !" me souffle une jeune souriante. Effectivement, face à moi se dresse une boutique bétonnée d'un assez mauvais goût. laissant deviner à l'intérieur des étalages de pâtisseries occidentales.

Devrais-je prendre un bus dans l'autre sens pour revenir à Pasar Burung ? Les passants m'indiquent un loket, petit abri qui sert de gare routière, de l'autre côté de l'intersection. On me fait une place sur un tabouret en plastique dans la petite cabane surpeuplée. Mita me rappelle pour me dire de rester sur cette intersection, que son mari va finalement venir me chercher en scooter. Bon point pour moi, je quitte le loket en estimant 5-10 min d'attente avant que ledit scooter arrive.

Il devait être 10h du matin. Sachant qu'ayant vaguement bien dormi à l'aéroport la nuit précédente -sur un une banquette puis un canapé après un vol arrivé à 23h et pris le bus à 6h du mat -... un café et des toilettes seraient les bienvenus.

Depuis mon arrivée les curieux (soit une majeure partie des gens) ne quittent pas une miette de la scène. Je fuis les regards qui me regardent crapahuter d'un bout à l'autre de l'intersection, il y en a trop, malgré la bienveillance. Certains m'interpellent : "Où veux-tu aller ?" je réponds sans hésitation : "aux toilettes !" sur un ton fatigué, un peu énervé mais souriant. On m'indique un bouiboui en face de la France Bakery. Parfait. Je retraverse donc le carrefour une dernière fois, arrive, demande les toilettes. Les habitués assis devant m'indiquent un cabanon, amusés. Sans poser mon backpack, je fonce avant de revenir m'affaler à une chaise en plastique basse face à une table pour commander un café.

Il va falloir appeler la serveuse, ce qui me vaut 10 secondes de réflexion pour me souvenir de l'appellatif régional. En Indonésie on interpelle rarement les gens par leur nom, on utilise des appellatifs selon l'âge et le respect dû. Mais c'eut été trop facile si c'étaient les mêmes partout*...
 - "Kak ! Kopi susu satu ya."
Et là bien sûr tous les gars de la table se retournent (Les filles trainent rarement dans les cafés. Question de culture...). Oui, une blanche parle indonésien et c'est rare. S'en suivent les questions habituelles. Je voyage pour un mois ici, et j'ai appris l'indonésien à la fac en France. Sourire de mes interlocuteurs.

Le café arrive après 5-10 min. Un vrai bon café de Sumatra dans une grande tasse en verre, laissant deviner une belle couche de lait concentré au fond. Mais là encore, ça prend du temps. Il faut tout remuer pour mélanger le lait, et attendre que le marc décante avant de boire.

Je n'aurai pas le temps de finir mon chouette café. Le scooter du mari de Mita est déjà là. Et hop, on dégaine 5 000 rp pour la serveuse, on rebalance le backpack sur ses épaules, on dit au revoir aux habitués qui m'ont donné des bonbons au sucre de coco, et on enfourche le scooter, direction un kampung plus reculé à 20min, sur une nouvelle route un peu plus bosselée, pour quelques nouveaux jours dans l'inconnu, avec un mélange d'excitation et confiance en l'avenir. Toujours !

photo : garama-parraya.blogspot.com

Prochain article : Récit 2 jours dans une plantation de palmiers à huile !

*les gens ici ne sont pas appelés de la même manière qu'à Makassar ou Java. C'est ma première journée à Sumatra depuis 2 ans et ici, pour les gens de mon âge ça donne Kak pour les filles et Bang pour les garçons (ce qui équivaut à "frère" et "soeur")

Wednesday, 18 September 2013

Indo 3e semaine - Sulawesi, 13-19 août.


Agrandir le plan

Une première semaine sur l'île de Sulawesi (ou Célèbes), dans la ville de Makassar et ses environs, franchement chouette.
J'ai été hébergée gracieusement la famille de Yessy, ex-assistante d'indonésien à l'INALCO et ex-prof de français à l'université de Makasar. Merci Yessy !

Benteng Rotterdam, fort construit par les gentils Hollandais.


Makassar ou Ujung Pandang est une grande ville côtière commerçante. Niveau qualité de vie, ça reste une grosse ville, donc pas super attrayante. Il y a tout de même un joli centre avec un ancien fort, de jolies plages... La bouffe locale est également remarquable grâce à ses innombrables fruits, son coto régional (soupe), ses desserts et ses milliers de sortes de bananes différentes (j'exagère à peine)...





Je n'ai disposé que d'une semaine sur l'île et me suis prise trop tard pour rejoindre des régions plus intéressantes telles que la côte Sud ou le célèbre pays Toraja au Nord. Qu'à celà ne tienne, le hasard fait bien les choses.
Le premier jour, petit tour de la ville pour apercevoir que je ne pourrai pas y faire grand chose.
Le jour d'après, j'ai accompagné Yessy au campus pour y jeter un coup d'oeil, et ai pu y rencontrer une partie des étudiants de français, dont le merveilleux et charmant Ryan qui est devenu mon guide local francophone pour le reste de la semaine.




Fan de nature lui aussi, on s'est super bien entendus.
Ça s'est soldé par des visites des environs de Makasar frais et verdoyants, hors du centre ville chaud et pollué. What else ?

Parmi nos excursions : le site de Bantimurung et ses cascades touristiques dans la campagne à 1h de la ville. On a visité une chouette grotte avec une lampe de poche pourrie louée la peau des fesses à un pseudo-guide. mais le petite promenade entre les cascades et les grottes le long de la rivière valait la peine.


On a aussi refait le monde en s'arrêtant face aux rizières, au bord de la route.
C'est la première fois que j'ai pu me promener dans des rizières et voir exactement à quoi ressemblait un épi de riz !











Joli coucher de soleil sur le campus de l'universitas Hasanuddin.
La veille du jour de l'indépendance (le 17 août), on a participé à une grande rando destinée à rassembler plus de mille étudiants dans une vallée pour célébrer l'indépendance le lendemain matin. Le point de départ était à 2h de moto du centre-ville puis 3-4h de marche dans la jungle avant d'atteindre un très beau sommet puis la vallée en question.

la rando et mes petits camarades francisants.
 la jungle, sa profusion de vert et ses sentiers escarpés. Sooo good !





C'était une super expérience, très cool de voir comment les gens partagent la même passion de la rando et du camping sauvage à l'autre bout du monde.





la résompense : coucher de soleil en haut du col, avant de redescendre planter la tente dans la vallée.

réveil glacial et sympathique.


petit dej : riz , nouilles et conserves de sardine
à la tomate. Rock'n'roll !

Suite au démoulage parfait de la marmite de riz,
le petit groupe a tenu à fêter mon anniversaire en avance.
Mon surnom indonésien a été écrit avec l'unique assaisonnement, au sambel asli (ketchup au piment).



















 Puis une jolie cérémonie dans la nature avec une bannière de plusieurs centaines de mètres représentant le drapeau indonésien. Merdeka !





 Donc voilà, sans aller très loin à Sulawesi, j'ai passé une super semaine.
Et j'en suis déjà aux deux tiers du trip... S'en suit un vol pour Medan, Sumatra Nord. Au programme, visite d'un des deux seuls parcs naturels d'Indonésie où l'on peut voir des orang-outans. Et avant, 3 jours de recherche dans une plantation d'huile de palme !
A suivre donc.

Saturday, 17 August 2013

Indo - L'experience Pelni, 12-13 aout.


Tatatataaaa !
Ma traversee Surabaya - Makassar n'a dure qu'un peu plus de 24h mais elle merite un article a elle toute seule :-)


Pelni : PElayaran Nasional Indonesia, compagnie maritime nationale.
C'est LE moyen de transport bon marche, les itineraires varient selon les iles de quelques heures de traversee a 5-6 jours parfois. Pour le choix des billets, 4 classes : 1,2,3 et economique. Rien a voir avec l'avion donc, bien plus long et pas la meme clientele.
Capacite de 1737 personnes, allant des cabines confortables, salles de bain privees et buffets chics aux paillasses dans les cales et riz blanc (avec une tete de poisson pour les ...chanceux?)

Of course j'ai choisi la classe Eco, a 220 000Rp soit une 20aine d'euros, soit aussi deux fois moins cher que le classe 3. Voici un apercu de la chose :




repas gastronomique.

On m'avait prevenue a l'avance qu'il ne fallait pas compter sur la bouffe et je me suis ramenee avec des sachets de nouilles, pas si pire. l'eau chaude est gratuite a bord.

Comme on est en Indonesie, il y a plus de billets vendus que de places sur le bateau. A moins de se batre puor avoir droit a sa couchette, le reste des passagers campent sur le pont a defaut.



A peine arrivee sur ma paillasse, j'ai ete litteralement adoptee par ma famille voisine, 2 parents et 2 enfants dont une de mon age.Ils se sont occupes de moi non stop, m'apportant les repas, m'accompagnant aux toilettes. C'etait chouette. Tres vite je suis devenue la bule (la seule blanche) du bateau. Tout le monde connaissait ma presence et plusieurs curieux se sont hasardes a des conversations, allant du formel "dari mana/ke mana" (d'ou tu viens/ou tu vas) a des discussions socio-politiques profondes de plus d'une heure. Cafe-kretek offerts bien entendu, sur fond de dangdut miteux.



Seul gros point noir : Tous les dechets des poubelles sont jetes a la mer. Choc... L'Indonesie a encore du boulot niveau recyclage.



J'ai tout de meme bien kiffe. Les couchers et levers de soleil, les rencontres souriantes, la sieste sur le pont, le cafe offert par mon voisin sur la couchette au reveil, les bracelets bresiliens avec les enfants.... What an experience !


Le monde à l'envers avec Epriliya.
Une fois arrivee au port de Makassar, il s'est avere que ma famille d'adoption habitait a 2 rues de chez mon hote Yessy. Taxi commun jusqu'au bout ;-)

Il est partout...

Sunday, 11 August 2013

Indo 2e semaine - Java Est



Agrandir le plan
Wow, enfin compris comment inserer une chouette carte ;)

point A : Jakarta
point B : Jogja (cf post precedent)
point C : Surabaya, ma position actelle


Mon trip se faconne au fur et a mesure du temps.
Dans l'avion depuis Paris j'ai rencontre Yessy, assistante d'Indonesien a ma fac, on se connaissait de vue. Pendant l'escale au Koweit on a bien sympathise et comme tout bonne indonesienne elle m'a invitee a venir la voir dans son village, pres de Makassar, au sud de Sulawesi. Ca va etre ma premiere experience sur cette ile d'Indonesie centrale, hors Java/Sumatra !

En plus je voulais essayer les ferrys en Indo et ca a ete l'occasion parfaite. Il a fallu que je quitte Jogja pour me rendre a Surabaya, la 2e grosse ville protuaire de Java apres Jakarta. Suis arrivee en train a Surabaya (histoire de pas se faire carroter de nouveau avec les bus) il y a 2 jours, au milieu de la nuit, persuadee que je pourrai prendre le bateau des le lendemain. C'etait sans compter les fluctuations locales :)

Surabay'night.


Ce soir-la j'ai pas voulu me prendre la tete. Aucun CSer ne repondant a mes demandes (derniere minute bien sur) et pour le premiere fois de ma vie, j'ai reserve un taxi et une chambre dans un hotel. Ledit hotel etait correct (fallait bien vu le prix) mais dans une zone bien glauque qui m'a fait croire dans un premier temps que je n'aimais pas la ville et voulait en deguerpir le plus vite possible. Seulement, pas de bateaux avant 2 jours... dommage, ou pas.
Un CouchSurfer a repondu. Il ne pouvait pas m'heberger mais a contacte une amie a lui pour me depanner, sympa ! J'apprendrai plus tard que Rizal a parcouru l'Indonesie en stop et est auteur d'un site de backpacking pour l'Indonesie. Comment ne pouvait pas s'entendre ?

Repas avec Eric, par terre et avec les doigts.
Ou un plaisir simple parmi tant d'autres.

Le couchsurfing c'est etonnant. Une fois dans une ville, tu passes de simple touriste inconnu (en proie a s'ennuyer, se faire arnaquer et autres) a un invite aux petits soins chez qqun a qui tu fais vite confiance, qui te donnes des infos, avec qui tu sors, tu partages, en dehors des sentiers battus.
Merci donc a Rizal et a la merveilleuse Eric (yep she's a girl) pour son hospitalite sans limites dans une petite ruelle coloree super cool, pour la soiree avec sa bande d'amis backpackers et le roadtrip en scooter sur l'ile de Madura ce matin. J'ai passe 2 jours memorables avec des gens geniaux et interessants.

Depuis le scooter de Rizal : paysage de Madura, île plus sauvage et agraire que Java sa grande voisine.


Demain rdv au port, 24h de traversee m'attendent, classe eco oblige et j'ai hate de voir les paysages !
Je vous embrasse, pleine de bon karma.

Une banalité indonésienne : toute la famille sur le scooter.